Soutenance de thèse : Emeline Barbier
Soutenance de thèseTitre : Étude des mécanismes physiopathologiques impliqués dans la toxicité des particules ultrafines chez un modèle murin : une approche multi-organes.
Composition du jury :
- Président : Pr Réjane PAUMELLE-LESTRELIN - Université de Lille
- Rapporteur : Pr Armelle BAEZA - Université Paris Cité
- Rapporteur : Dr Sophie LANONE - Faculté de Santé de Créteil
- Examinateur : Pr Xavier COUMOUL - Université Paris Descartes
- Examinateur : Dr Jean-Marc LO GUIDICE - Université de Lille
- Directeur de thèse : Pr Guillaume GARÇON - Université de Lille
Résumé de la thèse :
Bien qu’une diminution conséquente de la pollution atmosphérique soit constatée depuis les années 1990, cette dernière demeure un problème de santé publique majeur, à l’origine de plus de 4,2 millions de décès prématurés par an dans le monde. À l’heure actuelle, l’attention des experts se concentre sur les particules ultrafines (PM0,1 ou PUF) en raison de leur capacité à transloquer dans la circulation systémique pour atteindre les organes périphériques où elles seront alors susceptibles d’avoir un impact néfaste. Néanmoins, les connaissances en termes de mécanismes cellulaires et moléculaires impliqués dans la toxicité de ces particules restent encore très parcellaires et demeurent, le plus souvent, centrées sur leur cible principale qu’est le poumon. Ainsi, ce projet de thèse avait pour objectifs principaux d’apporter des éléments novateurs sur la toxicocinétique (i.e., distribution/persistance) et la toxicodynamique (i.e., mécanismes physiopathologiques, voies de signalisation associées) de PUF prélevées en milieu urbain, d’une part, et les effets organo-spécifiques des PUF et l’utilisation des miARN circulants comme indicateurs d’exposition chronique et/ou cumulées aux PUF dans un modèle murin, d’autre part. Afin de répondre à ces interrogations, des souris Balb/cJRj ont été exposées durant 3 mois à différentes doses de PUF prélevées dans la zone urbaine de Lille, puis des analyses ont été réalisés au sein de différents organes-cibles richement vascularisés, et par conséquent directement exposés aux PUF lors de leur phase de translocation et de distribution systémique. Les résultats obtenus ont démontré que, dans l’ensemble des organes cibles, le potentiel oxydant intrinsèque des PUF induisait indéniablement la production d’espèces pro-oxydantes et l’activation de défenses antioxydantes en quantité suffisante pour rétablir un état d’homéostasie redox mais ne parvenant pas, cependant, à éviter l’apparition d’une réponse inflammatoire au niveau pulmonaire, cardiaque et cérébral. Des approches transcriptomiques réalisés au sein des poumons, organes cibles présentant les effets délétères les plus marqués, ont suggéré la dérégulation de nombreuses voies de signalisation en relation avec les réponses oxydante et inflammatoire, qui constituent les mécanismes centraux de toxicité des PUF mais aussi avec des mécanismes de toxicité plus originaux tels que la dysfonction mitochondriale, la transition épithélio-mésenchymateuse et le remodelage tissulaire, dont la modulation a également été validée d’un point de vue fonctionnel. Ces données prometteuses pourraient à terme contribuer à une meilleure prise de décision quant à la réduction des émissions des PUF de même qu’à la réactualisation des normes réglementaires actuellement en vigueur.
Mots clés : Pollution atmosphérique ; Particules ultrafines ; Exposition sub-chronique ; Souris Balb/cJRj ; Multi-organe ; Stress oxydant ; Inflammation ; Altérations transcriptomiques ; miARN ; Altérations mitochondriales ; Remodelage tissulaire.
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